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La région des Pays de la Loire s’impose comme un territoire pionnier dans le développement de la filière hydrogène. Portée par une dynamique collective et des projets industriels d’envergure, cette filière s’inscrit au cœur des stratégies de décarbonation régionale et nationale. Rencontre avec Amaury Mazon, délégué régional de France Hydrogène et délégué territorial Centre Atlantique chez NaTran.
Une mobilisation régionale structurée
« Comme le montre le rapport Hydrogène : une réalité dans les territoires, la région des Pays de la Loire est aujourd’hui l’un des territoires les plus actifs en matière d’hydrogène », affirme Amaury Mazon. Avec plus de 50 entités engagées dans la délégation régionale France Hydrogène, la filière bénéficie d’un écosystème solide mêlant entreprises, laboratoires, collectivités et institutions, appuyés par l’agence régionale Solutions&Co, les pôles de compétitivité, les laboratoires et les clusters industriels.
Des projets structurants et innovants
Des écosystèmes territoriaux
Parmi les projets emblématiques, la production d’hydrogène vert à Bouin par Lhyfe alimente un écosystème territorial complet, avec l’implication forte de Vendée Énergie et du Sydev. L’agglomération du Mans, également approvisionnée par le site de Bouin, est également avancée dans le déploiement de véhicules hydrogène (bus, stations, compétition avec les 24h du Mans et même un projet d’avion en cours de développement sur l’aéroport).
D’autres initiatives, comme les projets Take Kair et Green Coast, portés par EDF, Elyse et Lhyfe, visent une production massive d’hydrogène combinée à la captation de CO? pour produire du e-carburant. Ces projets s’inscrivent dans une stratégie de décarbonation globale autour du hub d’énergies décarbonées Loire Estuaire, qui intègre des infrastructures critiques pour le transport, le stockage et la valorisation des énergies.
Une filière portée par l’innovation industrielle
Au-delà de la production, la région se distingue par sa capacité à innover. “Le tissu R&D régional est très pointu, que ce soit dans les matériaux, les piles à combustibles, les usages maritimes, l’hydrogène liquide, ou encore l’électrolyse haute température, et il offre des équipements et moyens d’essai exceptionnels. Plusieurs entreprises développent aussi des composants spécifiques comme des plaques bipolaires, des capteurs électroniques ou de la tuyauterie hydrogène », explique Amaury Mazon.
D’autres intègrent des systèmes dans des véhicules offroad, des bateaux, ou font du retrofit de moteurs et véhicules thermiques. Des startups comme Athéna Recherche & Innovation ou Hymoov explorent quant à elles des procédés alternatifs de production à partir de matières recyclées et d’énergies primaires renouvelables. Ces innovations renforcent la compétitivité de la filière et sa capacité à répondre à des besoins variés.
Une vision de long terme soutenue par l’État et l’Europe
La structuration de la filière hydrogène repose sur une vision à long terme. « Le soutien public est indispensable, qu’il vienne de l’État français à travers la PPE, déclinée en région dans le SRADDET, ou de l’Union européenne via des dispositifs de financement ciblés », souligne Amaury Mazon.
La délégation régionale apporte une contribution à l’élaboration des documents de planification et aux comités régionaux de l’énergie. L’objectif : intégrer pleinement l’hydrogène dans les trajectoires énergétiques régionale et nationale.
Un programme de travail dynamique pour 2025–2026
Le programme de travail 2025–2026 de la délégation régionale France Hydrogène reflète cette ambition. Il prévoit :
– l’organisation de visites de sites et d’événements de valorisation,
– l’animation de groupes de travail thématiques,
– la mise à jour de la cartographie des projets via la plateforme Vig’Hy,
– la promotion de l’offre régionale de développement de la mobilité terrestre, maritime et aéronautique.
Une ambition collective
Amaury Mazon conclut : « Notre objectif est de poursuivre le développement d’une filière compétitive et durable, complémentaire aux autres solutions de décarbonation. Le développement d’une nouvelle énergie comme l’hydrogène exige de la résilience et un passage à l’échelle pour s’imposer sur le marché. »
Cette ambition s’inscrit dans une démarche collective et tournée vers l’avenir. Les défis à relever sont nombreux, mais ils constituent autant d’opportunités de progresser ensemble et d’innover. L’émergence d’un secteur de l’hydrogène solide et dynamique transforme non seulement notre paysage énergétique, mais inspire aussi la confiance dans notre capacité à inventer des solutions durables pour les générations futures !
